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 [ /!\ ] Virgin Suicide

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Oz
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[ /!\ ] Virgin Suicide Empty
MessageSujet: [ /! ] Virgin Suicide   [ /!\ ] Virgin Suicide EmptyMer 10 Oct - 21:32

Informations Générales

D’après le roman The Virgin Suicides de Jeffrey Eugénides


[ /!\ ] Virgin Suicide Virgin10


Titre original : The Virgin Suicide
Scénario : Sofia Coppola
Réalisation : Sofia Coppola
Production :
- American Zoetrope
- Eternity pictures
- Muse Productions
- Francis Ford Coppola
- Julie Costanzo
- Dan Halsted
- Chris Hanley

Musique : Air, Richard Beggs.

Acteurs :
- Kirsten Dunst (Lux Lisbon)
- James Woods (Monsieur Lisbon)
- Kathleen Turner (Madame Lisbon)
- Josh Hartnett (Trip Fontaine)
- Scott Glenn (le père Moody)
- Danny DeVito (Dr Horniker)
- Hayden Christensen (Jake Hill Conley)
- Giovanni Ribisi (le narrateur)

Pays : USA
Durée : 1h36
Année de production : 1999
Sortie en France : septembre 2000
Avertissement : Aucun, mais le sujet traité peut ne pas convenir à de trop jeunes personnes.

Genre : drame

DVD :

Edition Simple 2001 (coulisses du tournage, le clip de Air, filmographies, bande-annonce

Résumé


Un quartier calme, des maisons sans histoires, une vie bourgeoise apparemment douce et parfaite dans une ville du Michigan, au coeur de l'Amérique puritaine des années 1970 ...
Cecilia Lisbon, cadette d'une fratrie qui compte cinq filles également blondes et belles, se suicide.
Cet incident éclaire d'un jour nouveau le mode de vie de toute la famille.
L'histoire, relatée par l'intermédiare de la vision des garçons du voisinage obsédés par ces soeurs mystérieuses, dépeint avec cynisme la vie adolescente. Petit a petit, la famille se referme et les filles reçoivent rapidement l'interdiction de sortir.
Alors que la situation s'enlise, les garçons envisagent de secourir les filles, et d'enrayer une série de suicides annoncés ...


Et la réalisation dans tout ça ..?

"Virgin suicides" est l'œuvre d'une enfant. De la fille de Francis Ford Coppola dit-on. A moins qu'il ne s'agisse d'un film tourné clandestinement par un jeune garçon parti à la découverte des femmes, objet de sa fascination. Car si, trêve de plaisanteries, "Virgin suicides" est bien signé Sofia Coppola, c'est d'un regard pourtant profondément masculin que le film caresse un univers intrinsèquement féminin. Des années après les suicides des sœurs Lisbon, quatre garçons cherchent à percer le mystère de ces filles qu'ils ont connues adolescents. En rassemblant leur collection de souvenirs épars et les images hantant toujours leur mémoire, ils espèrent parvenir à comprendre ce qui a jadis poussé les sœurs Lisbon à mettre fin à leur vie.

Du roman de Jeffrey Eugenides qu'elle a choisi d'adapter très fidèlement, Sofia Coppola a, plus que l'atmosphère d'enquête, conservé le point de vue masculin de la narration. Car ce qui importe dans "Virgin suicides" ce n'est pas tant de résoudre l'énigme finalement insolvable de la mort des sœurs que ce regard que portent les hommes sur les jeunes femmes. Il convient effectivement mieux de parler d'hommes que de garçons ou d'adolescents car, si la voix-off reconstituant les événements est celle d'un ami des sœurs Lisbon du même âge qu'elles, leur univers féminin s'ouvre aussi à la découverte pour des adultes masculins. Au cours du film, trois figures différentes pénètrent successivement dans leur mystérieuse chambre perchée au premier étage de la maison : le camarade de classe, le pasteur de la famille, le père des filles. Et, à chaque reprise, l'incursion dans leur intimité est filmée comme un débarquement en terre inconnue. Car en franchissant le seuil de cette porte, ces hommes prennent le risque de se confronter à un curieux et envoûtant mélange à trois composantes: féminité naissante, scories d'enfance et ombres de religion. Le sol de leur chambre rose bonbon, tranchant avec les couleurs sombres des autres pièces de la maison, est jonchés de soutien-gorge, peluches et icônes sulpiciennes. Cet envoûtant cocktail excite vite l'imagination des garçons qui puisent leurs rêveries dans le journal intime de Cécilia retrouvé après sa mort et, au fil des pages, des images prennent forme: le visage de Lux clignant de l'œil filmé en surimpression d'un ciel nuageux, la jeune fille couverte de colliers de fleurs dansant dans un rayon de soleil, une licorne blanche vivant auprès des sœurs… Il ne faudrait pas alors voir dans ces séquences du film reproduisant des songes masculins du kitsch ou du précieux, mais regarder ces scènes comme une juste transposition des fantasmes des garçons. Et le contexte culturel particulier des années soixante-dix contribue, au même titre la magnifique bande-originale de Air renouant avec les expériences des Pink Floyds sur les films de Barbet Schroeder ("More", "La Vallée"), à amplifier l'onirisme infiltrant "Virgin suicides".

Les hasards de la distribution veulent que sortent, à peu près en même temps sur les écrans, deux films réalisés par des filles de cinéastes importants puisque qu'à "Virgin suicides" succédera en octobre "Le tableau noir" de Samira Makhmalbaf. Mais alors que la réalisatrice iranienne, âgée d'à peine vingt ans, s'encombre d'un ton grave et d'une mise en scène très maîtrisée dès son deuxième film, Sofia Coppola préfère assumer son jeune âge en laissant libre cours à ses pulsions enfantines.
Et en faisant émerger de l'oubli ses habitudes et tics d'une adolescence à peine achevée, Sofia réussit magiquement à transformer la lourde charge qu'impose pourtant la responsabilité de la réalisation d'un film en un jeu plaisant et amusant. Le sujet grave de "Virgin suicides" se parfume alors d'une fraîcheur enfantine et presque naïve. Car ce que Sofia Coppola cherche à retrouver en filmant l'histoire des filles Lisbon, ce sont les plaisirs enfantins qui devaient l'animer il y a quelques années encore quand il s'agissait simplement de jouer avec ses poupées ou décorer un cahier d'écolier. Ce sont justement en véritables pages de brouillon qu'elle traite certains plans de son film en allant jusqu'à s'offrir le plaisir de dessiner à même la pellicule. Dès le générique, Sofia prend ses crayons pour barbouiller l'image du titre du film: "virgin suicides".

L'expérience, trop amusante pour être abandonnée, est vite réitérée. Le petit jeu est donc repris et accentué pour présenter les cinq sœurs Lisbon. A leur sortie de la voiture familiale, chacune d'entre elles est fixée quelques instants par un arrêt sur image laissant le temps de faire apparaître à l'écran son prénom écrit au crayon par la main de la réalisatrice. Si ces présentations rappellent peut-être celles de génériques de séries télévisées américaines, elles annoncent surtout les libertés à venir du film, audaces nées d'une simple recherche de plaisir et non d'effets de style. Car rien sans doute n'est plus jouissif pour un metteur en scène que d'oser effectuer, pour quelques secondes seulement, une ouverture d'iris en forme de cœur sur la petite culotte de Lux afin de faire apparaître à l'image le prénom de l'amoureux inscrit sur le sous-vêtement. Réalisé comme un pied de nez aux conventions, cette délicieuse audace technique témoigne des libertés que s'est courageusement permise l'imaginative réalisatrice pour son premier coup d'essai. Rarement alors un film aura dégagé un tel sentiment de bonheur de faire du cinéma.

Laure Charcossey



Liens

The Virgin Suicides, le film
Site officiel en anglais avec le clip de Air en entier. Fouillez bien !

Musique


Playlist

1. Magic Man

2. Hello It's Me

3. Everything You've Done Wrong

4. Ce Matin-La

5. Air That I Breathe

6. How Can You Mend a Broken Heart ?

7. Alone Again (Naturally)

8. I'm Not in Love

9. Dream Goes on Forever

10. Crazy on You

11. Playground Love - Vibraphone Version

12. Come Sail Away


Playlist

1. Playground Love (Tracks Gordon)

2. Clouds Up

3. Bathroom Girl

4. Cemetary Party

5. Dark Messages

6. The Word "Hurricane"

7. Dirty Trip

8. Highschool Lover - Theme From The Virgin Suicides

9. Afternoon Sister

10. Ghost Song

11. Empty House

12. Dead Bodies

13. Suicide Underground


Playlist

1. Playground Love

2. Bathroom Girl - Demo Version

3. Playground Love - Vibraphone Version

4. Playground Love - Nosferatu Remix by Flower Pistols

5. Highschool Prom - Playground Love-Rob Remix



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[ /!\ ] Virgin Suicide Empty
MessageSujet: Re: [ /!\ ] Virgin Suicide   [ /!\ ] Virgin Suicide EmptyJeu 11 Oct - 0:28

Avis


Au début, on se dit, c'est la fille à papa qui a fait un film, donc on n'a pas vraiment envie d'y aller. Mais c'est une belle claque dans les dents que ce film là, tellement léger avec un sujet si grave. Sur fond d'insouciance et de prises de vue époustouflants dues sans doute à la photographie, sur fond de mélodie légère et de la frivolité d'une époque, c'est le mal être de jeunes filles sublimes, très belles, adulées, avec leur lot de soupirants et... des parents puritains, à savoir une mère possessive et restrictive qui va les séquestrer dans la maison, les privant d'école, de musique qu'elles aiment et de contact avec l'extérieur.

Il est vrai que ce n'est pas un film qui prime par sa grande originalité, mais ça le pourrait à cause de l'atmosphère touchante et flottante du film. La scène où Lux se réveille seule sur le terrain de foot, complètement déçue et qu'elle rentre chez elle en taxi, m'a particulièrement touchée. C'est par son talent que Sofia Coppola a su rendre le film intéressant, et sensible, sans sa force et son amour pour l'histoire, on se demande si le film n'aurait pas été bâclé. Tout comme Clark mais dans un registre différent, ce film est dans la lignée des véritables teen-movies, où les sentiments des ados et leur vie sont mis en avant pour nous confier leur détresse derrière quelque chose de coloré ou d'amusant.

Parfois, c'est vrai, on a l'impression que ce film est fait pour exploiter son côté plastique et artistique, il peut même paraître superficiel, tant la jeune réalisatrice joue sur la beauté de chaque scène. Les questionnements sont là, les réponses sont très loin et c'est là la note amère du film. On a vraiment l'impression qu'il y a une fin légère et que Sofia Coppola n'est jamais parvenue à trouver le véritable sujet de son film, qu'elle survole beaucoup. Mais ça n'empêche pas ce film d'avoir beaucoup de matière et d'être très intéressant. Il peut être ennuyeux pour certains parce que c'est juste une histoire d'adolescentes incomprises et soumises à leurs parents, mais on se régale quand même, c'est un film spécial avec de très bons acteurs (mais bon, les acteurs ne font pas l'âge des adolescents, ce qui est un peu décevant).
Triste et mélancolique premier film de Sofia Coppola qui semble avoir un talent réel pour ce qui est de la photo. Cette atmosphère éthérée rend ce film doux comme un bonbon, comme des crayons de couleur, avec ce questionnement incessant "Pourquoi se sont-elles suicidées ?".

Note : 15.
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